jeudi 31 octobre 2013

AUTOPSIE











En faisant l'autopsie de mes dérapes
j'y reconnais les blessures
les illusions tenaces

celles qui irradient
celles qui cautérisent
celles qui affament
celles qui nourrissent

et toujours ce désir d'être
aimé malgré l'amour
chéri malgré l'absurde
le tout à l'écran phagocyte.

Je tranche le coeur froid
sans trace de palpitation
sans couleur ni vie.

Je note bien les ombres
les passions coagulées
aux commissures des rêves

les traces
les impacts
les ecchymoses
les ardeurs délavées
les dérives célestes
sur les routes intimes
bourrées d'extases
à peine entamées
au seuil de l'éternité.

Je me revoilà
servile dans ma moelle
campé dans mes cendres!


Jean Coulombe © 2013



mercredi 30 octobre 2013

TOUT A L'AIR


























C'est dimanche après-midi
le soleil vient de sortir

les gens

les rues

tout a l'air
si calme

il y a un tracteur
à vendre
devant la brassette
du capitaine


Alain Larose © 2013



jeudi 24 octobre 2013

FRAGILE AUTOMNE





Chacun a une passion
quelque part dans les veines

tout est en hémorragie 
à un moment ou à un autre

sans sentir forcément 
le besoin de le dire

Tu as la fragilité 
de ces grands oiseaux
qui strient le vent

tu as la couleur de leurs cris
dans l'aube incertaine

et tu vis à t'en mordre

et tu vis à t'en crever.


Jean Coulombe © 2013

Musique originale: Francis Héroux




mardi 15 octobre 2013

QUAND























On m'appelle
le réparateur de parapluies

je crie
on m'appelle

quand on a besoin

je suis en affaires
avec les nuages



Alain Larose © 2013


jeudi 3 octobre 2013

PARFOIS L'AUBE























Parfois l'aube glisse de ta main
chaude comme un chaton perdu
aboyant d'amour dans l'ombre.

Parfois l'aube glisse de ton épaule
vers le creux de nos chaleurs.

Parfois l'aube s'enroule à ton cou
éperdue d'enfance comme moi.

Oui, comme moi...



Jean Coulombe © 2013


mercredi 2 octobre 2013

RÊVES FOSSILES


























Rivage

où se sont échoués les feux
à l'audition des marées*
le vent soulève les regards

le port répandu
de passerelles en étages
à la crête des vagues
le bateau prend le large
jusqu'au bout de sa chaîne

plongée dans le noir
aux cieux étanches de l'oeil
l'étoile des pétroliers
guide ses marins
le coeur battant la méduse
jusqu'au réveil.


Denis Samson © 2013


* Image possiblement empruntée à Denis Samson