jeudi 26 décembre 2013

LES VENTS CONTRAIRES

















La journée est rude
les glaces éclatent

nous sentons bien
l'ingénierie de vivre
près des cimes

un paysage s'avance
souple comme la neige
libérée aux vents contraires.



Jean Coulombe © 2013




mercredi 25 décembre 2013

MAUVAISES FRÉQUENTATIONS



























Plus bums que bohèmes avec
les mauvaises fréquentations
des souvenirs
prendre un verre le remplir
le vider de
tout soi de
tout ça

toute la nuit bue
les yeux bandés de neige
sonnant de clocher en clocher
aux portes du paradis
les mains refermées sur rien
les poings serrés sur la poitrine
avoir envie de crier au désert
l'âpreté des trottoirs.

Un verre de bruit cassé
dans le brouillard

dans la foulée de l'aube
le soleil traverse la route.


Denis Samson © 2013



vendredi 20 décembre 2013

LINGE DE COEUR





















Le périmètre de la nuit franchi
au nord du sommeil
le linge de coeur sorti froissé
des souvenirs
des parfums s'exhalent des tiroirs
d'une mémoire
partie pour se raconter des histoires
jusqu'à l'aube...



Denis Samson © 2013



mercredi 18 décembre 2013

LE TEMPS DES FÊTES




















La lumière du frigidaire
allume des souvenirs

tout doucement
je referme la porte

sans bière    ni soupir.


Jean Coulombe © 2013



jeudi 12 décembre 2013

PETIT MATIN























Tes rêves
rôdent encore
autour de toi.

Veux-tu un café?


Jean Coulombe © 2013


mardi 10 décembre 2013

UN MATIN COMME UN AUTRE




























Un matin comme un autre
je suis dans la cuisine
d'un ancien appartement

de la table où je suis assis
ma mère me tourne le dos
à l'évier
et lave
de la vaisselle déjà propre

je la regarde faire
je la regarde en train
de ne pas se voir faire

je suis content qu'elle soit là

je la regarde toujours
en train de ne pas voir
de ne pas faire

soudain
j'ai le mal de coeur
je crache ma mâchoire
qui rebondit en silence
dans l'assiette vide
devant moi

comme de raison
je crache ensuite
les mâchoires
de tous les animaux de la création

je me lève chaque fois
et viens les poser
une par une
à côté de ma mère
qui les lave lave lave
toutes
et les pose calmement
à sécher
sur le comptoir

elle ne dit rien
je lui réponds quand même
en riant tout seul
la bouche pleine

il faut dire par contre
qu'il fait beau
il faut bien dire de quoi

la lumière du jour
laisse une trace sur le plancher
comme si elle avait tenté de freiner
avant de rentrer dans le mur


Alain Larose  05/12/2013 ©